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Nous y voila donc ! Après "El Centinela" en 1999, après "Misa Criolla" en 2011 (en collaboration avec Les Ensembles
Vocaux Cant'Ouvèze), voici notre nouvelle production
(Carnaval Capricieux)
Les instruments utilisés ne changent guère par rapport à ceux que nous avons toujours utilisés,
on peut tout de même noter l'introduction d'un aulophone annelé spécial, le bouffadou,
ainsi que d'un quatuor de flutes baroques et d'un violoncelle
dans l'interprétation d'un morceau du XVe siècle, "Mas vale trocar".
Ainsi, on retrouve :
Des ventophones :
Flutes de Pan : Siku1, antara1, rondador2 (rangée simple de tuyaux)
Zampoñas1 (rangée double)
Flutes de roseau : Quena1.2 (flûte grossière à la justesse approximative, réputée pour sa tendance irrépressible à se fendre dans le sens de la longueur) ;
Quena-quena1 (flûte deux fois plus grande que la quena, comme son nom l'indique.
Nécessite aussi des doigts deux fois plus longs, et se fend deux fois mieux ;
Quenacho1 (Cousin de la quena-quena, avec les mêmes caractéristiques !) ;
Mohoceño1.2 (instrument de roseau ou bambou, très rustique et généralement de grande taille, d'où sa sonorité grave)
Ventophone spécial : Bouffadou3 (aulophone annelé spécial)
Flutes baroques : Quatuor de soprano, alto, ténor et basse
Des cordophones : cordes simples :
Guitare basse
Guitare
Violoncelle
Violon
cordes doubles :
Charango1.2, charango chillador1.2, mandoline1.2, mandoloncelle1.2, bandurria1.2
cordes triples :
Tiple2
Des percutophones : Bombo1.2, sonajas (sonnailles), grelots, bouteilles, verres, triangle, maracas, bâton de pluie
Tout ce qui peut faire du bruit en rythme !
1 Pérou & Bolivie
2 Equateur
3 Oraison-Sud (Basses-Alpes)
Dans ce nouveau disque, vous pourrez trouver le répertoire suivant :
(Toutes œuvres du domaine public, sauf mention de l'auteur)
Leño verde. (Le bois vert) (Ernesto Cavour)
Morceau typiquement bolivien, du compositeur renommé et virtuose du charango Ernesto Cavour ;
on y trouve les instruments de prédilection de la Bolivie, à savoir le charango (petit instrument à cordes),
les zampoñas ou siku (flûtes de pan), la guitare bien sûr, et aussi le bombo (tambour). Rythme de carnaval.
Instruments : charango, zampoñas, siku, bombo, basse
Originaire de San Mateo de Huanchor, département de Lima au Pérou, ce "huaylas" est un peu loin de sa terre d'origine
qui se situe dans la Cordillère des Andes, dans la région de Huancayo et de Junin.
Il s'agit d'un morceau pentatonique, très vif et joyeux, indispensable à toute fête dans cette région.
Instruments : charango, chillador, violon, mandoline, basse, quena, bombo, percussions
El Aparecido. (Le Revenant) (Victor Jara)
Exemple typique de ce qu'était dans les années '70 ce qu'on a appelé "La nueva cancion chilena", la nouvelle chanson chilienne,
que la dictature des militaires a vainement tenté d'étouffer ; vainement, oui, mais sans manquer de faire d'énormes dégâts, cependant,
comme l'auteur de ce thème, Victor Jara en a été victime. Il y est question d'un personnage, jamais nommé,
une sorte de Robin des Bois ou de Mandrin, dont la tête est mise à prix et qui parcourt le pays, insaisissable et déjouant tous les pièges,
tout en pourfendant les riches. On ne peut s'empêcher de penser au héros de l'indépendance chilienne, Manuel Rodriguez Erdoiza,
immortalisé dans la chanson "Tonada de Manuel Rodriguez", ou encore à "Che" Guevara lui-même !
Voyons ce que disent les paroles :
Abre sendas por los cerros,
Il ouvre des chemins à travers les collines,
deja su huella en el viento il laisse sa trace dans le vent,
el águila le da el vuelo, l'aigle lui donne son vol,
Y lo cobija el silencio
Et le silence l’abrite
Nunca se quejó del frío, Il ne se plaint jamais du froid,
Nunca se quejó del sueño
Il ne se plaint jamais du sommeil,
el pobre siente su paso le pauvre entend son pas
y lo sigue como ciego. et le suit comme un aveugle.
córrele, córrele, córrela cours, cours, cours
por aquí, por aquí, por allá par ici, par ici, et par là
córrele, córrele, córrela cours, cours, cours
córrele que te van a matar
Cours car ils vont te tuer
córrele, córrele, córrela cours, cours, cours
su cabeza es rematada, sa tête est mise à prix
por cuervos con garra de oro, par des corbeaux aux griffes d'or,
Huallpa Changa. (Quechua = Cuisse/patte de poulet)
Quel curieux nom pour ce "huayno" du Pérou, plus particulièrement de la région amazonienne du Loreto !
On est très loin des hauteurs de la Cordillère des Andes, et pourtant le titre est bien en quechua, langue qui, dans cette région,
est une pièce rapportée, notamment par les indiens de la Cordillère, en provenance d'Equateur par le Rio Napo et attirés là par le port fluvial d'Iquitos
et les possibilités de travail qui en découlent ; quant à la mélodie, elle est pratiquement pentatonique (à une note près), et donc à peine métissée.
Instruments : Quena-quena, quenacho, guitare, charango, mandoloncelle, basse-cour
Buena Nueva. (Bonne Nouvelle) (Jorge Milchberg).
Chacun y mettra la bonne nouvelle qui lui ressemble... !
La bonne nouvelle se décline en antara, zampoñas, quena, mohoceño, charango, guitare.
A noter le caractère strictement pentatonique de la mélodie.
Carnaval ayacuchano. (Carnaval d'Ayacucho)
Evocation du Carnaval, et ambiance en accord, de la ville d'Ayacucho au Pérou, haut lieu de la musique ancestrale,
et néanmoins actuellement entièrement à la pointe de la musique d'inspiration populaire contemporaine.
La langue des Incas, le quechua, y est largement parlée. C'est un thème traditionnel, sur une gamme musicale strictement pentatonique,
gamme utilisée aux temps incaïques.
Instruments : quena, quenacho, mohoceño, charango, guitare, basse, mandoline, mandoloncelle, percussions
Llaqui shungulla. (Quechua = Coeur triste)
Le rythme de "sanjuanito", très largement répandu en Equateur et qui est la plupart du temps assez enlevé et soutenu,
est ici au contraire assez calme, s'agissant d'un très beau chant d'amour en quechua équatorien,
afin de donner plus de poids à la tristesse poignante du chanteur. A noter le contrechant permanent du charango,
qui soutient de bien belle manière la mélodie.
Le chant dit ceci :
Llaqui shungulla, Triste est mon cœur |
Llaquimi cani Triste je suis |bis
Ñana ushanichu Je n’en peux plus
Maipita cangui Où es-tu ?
Ñana ushanichu Je n’en peux plus
Huacay huacailla. Je pleure tant
.................
Rijchari urpigu Réveille-toi, ma colombe |
Jatari ñuca shungu. Lève-toi, mon cœur |bis
.......................
Ñana ushanichu Je n’en peux plus
Shamuy shamuni. Je viens te rejoindre
Instruments : charango, guitare, bombo
Akapana. (Quechua = Orage)
Sikuriada qui imite les bruits et sons de la nature ; dans toutes les sikuriadas, on retrouve le même esprit, qui est
l'expression du souffle, le souffle de la vie, le vent, les éléments déchainés comme ils peuvent l'être en ce jour d'orage.
Les peuples de la Cordillère des Andes (comme beaucoup d'autres dans le monde) ont toujours eu la crainte
et le respect de ces éléments, au point parfois de les diviniser.
Instruments : Siku, bombo, percussions, bouffadou
Deux thèmes instrumentaux du folklore bolivien, associés et soudés :
nous avons "Misa Campesina" (Messe paysanne), le premier thème, suivi de "Huaychenita" (Habitante de Huaycho),
thèmes communément interprétés dans les fêtes et les processions, relativement nombreuses au final.
Instruments : Quena, guitare, charango, mandoline
Ñuca llacta. (Quechua = Mon village) (Alfonso Cachiguango)
Sanjuanito d'Equateur ; en fait le sanjuanito est typiquement un rythme de l'Equateur, très largement représentatif
de la musique des communautés indiennes, et très souvent aussi chanté en quechua, comme dans "Llaqui Shungulla"
où cependant il a un caractère très différent que dans "Ñuca llacta", presque intimiste.
Instruments : Tiple, charango, quena, rondador, bombo
Caballo de madera. (Cheval de bois) (Jorge Milchberg).
Qui, enfant, n'a pas eu son cheval de bois ? Ce sont des réminiscences de l'enfance, sur une musique évoquant le trot d'un cheval ;
les cris d'enfants nous ramènent à tout un passé de douceur.
Instruments : Zampoñas, quena, mohoceño, charango, guitare
Danzante del Destino. (Chanson du destin) (Jorge Enrique Adoum / Gerardo Guevara)
Aussi nommé "Preguntan de donde soy", ce thème de Jorge Enrique Adoum et de Gerardo Guevara est très connu en Equateur,
son pays d'origine. Pourtant ce qu'il décrit n'est pas à proprement parler typiquement équatorien,
c'est malheureusement plus universel que ça, et ça s'est passé ainsi dans la plupart des pays d'Amérique Latine :
on parle ici de la spoliation des terres et de l'élimination physique de leurs anciens possédants.
Aperçu de la traduction des paroles :
Preguntan de dónde soy On me demande
d’où je suis
Y no sé qué responder Et je ne sais que
répondre
De tanto no tener nada A force de ne rien avoir
No tengo de donde ser Je n’ai même pas d’origine
Debajo del campo verde Sous la verte
campagne
Harta sangre hay en el suelo Il y a plein de sang sur le sol
Yo no sabré pa’ ande voy Peut-être que je ne sais pas
où je vais
Pero sé de dónde vengo Mais je sais d’où je viens
El indio que cae sabe L’indien
qui tombe sait enfin
Cuánta tierra al fin le toca Combien de terre lui
revient
Pues reconoce el sabor Car il reconnait le gout
De otros indios en la boca D’autres indiens dans la
bouche
En tout état de cause, il s'agit d'un "danzante", rythme lancinant équatorien, bien adapté pour évoquer les atmosphères tourmentées.
Instruments : guitare, quena, rondador, bombo
Munahuanqui. (Quechua = Amour uni)
Instrumental, originaire du Pérou, nous avons affaire à un de ces morceaux indispensables pour lancer la fête,
par son rythme s'accélérant progressivement, sa cadence et les cris enjoués des danseurs/spectateurs. Très plaisant.
Instruments : Guitare, charango, quena, bombo
Sikuriada. (Quechua = pièce de musique aux siku)
Morceau principalement interprété aux siku et ponctué de percussions, avec de nombreux musiciens rassemblés pour l'occasion.
Les flutes de Pan peuvent avoir des longueurs diverses, afin de donner une variété de hauteurs, graves et aigues.
Ces sikuriadas sont plus fréquentes autour du lac Titicaca, tant au Pérou qu'en Bolivie, et sont même typiques de cette région.
Instruments : Siku, bombo, percussions
Más vale trocar. (Il vaut mieux troquer) (D'après Juan Del Encina)
Certains crieront à l'hérésie, car ce morceau n'est absolument pas d'origine américaine, mais bien espagnole.
Et qui plus est du début de la Renaissance ! Il fait partie des Cantates de Juan del Encina (1479 - 1533).
Nous l'avons interprété avec des instruments andins traditionnels (charango, flûte de pan) mais aussi classiques (flûtes baroques, violoncelle),
sans oublier le chant. Nous devons à Jorge Milchberg d'avoir osé le premier le mettre en bonne place sur un disque.
Et pourquoi pas, après tout ? La musique n'est-elle pas universelle, dit-on ?
Aperçu des paroles :
Más vale trocar Il vaut mieux
troquer
placer por dolores, Le plaisir pour la douleur
que estar sin amores. Que ne pas aimer
Donde es gradecido Quand c’est désiré
es dulce el morir; Il est doux de mourir
vivir en olvido, Vivre dans l’oubli
aquél no es vivir; Ce n’est pas vivre;
Mejor es sufrir Il vaut mieux souffrir
Instruments : Charango grave (Ronroco), siku, guitare, flutes baroques, violoncelle
Chunguinada (ou Chonguinada).
Il s'agit à l'origine d'une danse de la région de Huancayo (Pérou) et qui aurait comme ancêtre le "menuet" français !
Son nom dériverait du mot quechua "chunga", qui signifie "se moquer, imiter, singer".
C'est l'occasion pour les hommes et les femmes qui participent à ces chunguinadas, de se parer de leurs plus beaux habits et costumes typiques,
et de défiler autour du 25 janvier en dansant, et d'imiter les danses espagnoles apportées par les conquistadors.
A noter que l'interprétation que nous vous présentons a été enregistrée lors d'un concert public à la Basilique de Vézelay.
Instruments : antara, quenas, charango, guitare, basse, bombo